La basilique abrite la “cathèdre” du pape, signe de sa qualité de “pasteur”. Si les chaires académiques sont constituées de “tables” sur lesquelles on pose des livres, celles des cathédrales sont un siège, car c'est par la parole et le témoignage que la foi se transmet avant tout.
Mais enseigner reste certainement l'une des plus belles expressions de la charité. “Conseiller les incertains”, “enseigner les ignorants”, “corriger les pécheurs” sont des œuvres spirituelles de miséricorde : l'évêque de Rome - et avec lui l'Église -, a reçu du Christ la mission de prêcher, parce que l'homme a besoin d'une parole pour éclairer sa vie. Ce besoin est encore vivant aujourd'hui, dans une époque désorientée semblable à celle du Christ : « Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. » (Mc 6, 34).
Du haut de la “cathèdre”, le pontife qui y siège ne s'enseigne pas lui-même, n'affirme pas ses propres opinions, mais la Parole de Dieu, dont il est serviteur, afin qu'elle brille devant tous.
C'est Nicolas IV qui réaménagea la chaire papale, dont il reste aujourd'hui la prédelle : on y reconnaît l'iconographie du Christ vainqueur du mal, représenté par quatre figures démoniaques à ses pieds : aspic, basilic, lion et dragon, en référence au Psaume 91, 13 : « tu marcheras sur la vipère et le scorpion, tu écraseras le lion et le Dragon ».
Ces images enseignent que le mal existe et doit être combattu, mais que le Christ est bien plus fort, non seulement parce qu'il protège l'Église des assauts de l'ennemi, mais bien plus encore parce qu'il est capable d'arracher au mal ceux qui sont dans le péché et la mort, comme le proclame la foi : le Christ est descendu aux enfers et en a tiré toute l'humanité. Le mal ne doit pas être oublié, mais activement vaincu.
Le rituel de l'élection de chaque nouveau pape se termine encore aujourd’hui par l'installation sur cette chaire. Le pontife se rend à la basilique en procession depuis Saint-Pierre et s'assied sur la chaire, entouré de tout le clergé de Rome qui prie pour lui et l'applaudit.